Paolo Cugini
Dans le silence de l’aube, lorsque le monde semble encore
retenir son souffle avant de plonger dans la course de la journée, résonnent
les paroles anciennes et toujours nouvelles de Jésus : « Heureux êtes-vous ». Des
paroles qui descendent comme la rosée des hauteurs, portant avec elles une
bénédiction qui change le visage des choses. Accueillir cette bénédiction qui
vient d’en haut n’est pas seulement un acte de foi, mais une immersion dans une
source qui donne un sens positif à la journée, un baume qui transforme la
souffrance en espérance.
Les
paroles de Jésus ne sont pas de simples sons ; elles sont caresses, elles sont
des étreintes invisibles qui se posent sur l’humanité souffrante. Sa voix
résonne dans les cœurs blessés, racontant un regard d’amour qui souhaite
apaiser les plaies, qui plonge dans la douleur pour apporter du réconfort. En
elles se révèle une pensée qui cherche le bien, qui souffre avec ceux qui
souffrent, qui veut transmettre vie et paix là où semble régner la désolation.
Heureux
êtes-vous. Une affirmation qui ne connaît pas de frontières, car la bénédiction
de Jésus naît du souffle de vie initial, ce souffle divin qui traverse les
siècles et ne s’arrête pas devant les barrières de l’indifférence et de
l’injustice. L’amour niché dans ces paroles vient de loin, d’une source qui ne
s’épuise jamais.
Les
paroles de bénédiction sont une force pour les faibles, une main tendue pour
celui qui est tombé en chemin. Elles sont lumière dans les nuits de la
solitude, compagnie sur les sentiers de la pauvreté, espérance dans les déserts
de l’exclusion, baume dans le fléau de la marginalisation. Jésus s’approche de
celui qui est sur le point de succomber sous le poids des injustices, et
prononce un mot qui change tout : Heureux !
Dans
ces quelques syllabes se cache une prise de position nette et radicale : le
Mystère de la vie pleine et de l’amour vrai révélé en Jésus se tient toujours
du côté des exclus, des oubliés, de ceux que le monde abandonne aux marges.
C’est comme si, devant les portes closes, le Messie murmurait : « Ne vous
sentez pas abandonnés, car moi, le Seigneur de l’histoire, je suis avec vous
pour vous relever. »
À
vous, frères et sœurs qui vivez dans l’affliction, le Verbe ne dit pas de vous
inquiéter. Il promet au contraire d’être toujours à vos côtés, présence
silencieuse mais réelle, capable de consoler et de redonner force. Il existe
une source d’amour éternel que seul le cœur affligé peut percevoir, car il a
été promis par Celui qui ne ment pas : Heureux êtes-vous.
Cette
bénédiction n’est pas une fuite devant la douleur, mais le courage de la
traverser avec la certitude que quelqu’un marche à vos côtés, que la dignité
des plus petits est gardée par un regard divin. Heureux êtes-vous : ce n’est
pas seulement un mot, mais une prophétie qui traverse l’aujourd’hui et ouvre
les portes à une espérance qui ne déçoit pas. Dans un monde souvent inattentif,
l’annonce de Jésus est une révolution silencieuse : le souffle de vie qui ne
s’avoue jamais vaincu, qui relève, qui apporte une lumière nouvelle. Et
quiconque se sent pauvre, exclu, affligé, peut se laisser toucher par cette
bénédiction venue d’en haut, l’accueillir comme un don qui transforme la nuit
en jour, car heureux êtes-vous est le chant de celui qui sait voir au-delà des
larmes, au-delà des injustices, au-delà du temps.
Que chaque cœur oppressé puisse ressentir aujourd’hui la caresse de ces paroles, car la sérénité s’appelle bénédiction, s’appelle amour, s’appelle vie qui ne meurt pas.
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