samedi 12 octobre 2024

UNE SEULE CHOSE VOUS MANQUE

 






DIMANCHE XXVIII B

(Marc 17-30)

Paolo Cugini

  

Pendant que Jésus marchait sur la route, un homme courut à sa rencontre et, tombant à genoux devant lui...

L'évangéliste Marc, avec quelques touches stratégiques, nous prévient que la rencontre de cet homme avec Jésus n'aura pas de résultat positif. Marc, en effet, situe cette rencontre sur la route, c'est-à-dire à l'endroit où, conformément au récit de la parabole du semeur, la graine est immédiatement volée par les oiseaux dès qu'elle est semée et, par conséquent, ne peut pas porter de fruit. De plus, celui qui court selon la mentalité sémitique est déshonorant. Même se jeter à genoux, du point de vue de l’Évangile de Marc, n’est pas un geste positif : un lépreux impur s’est agenouillé devant Jésus.

« Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?».

La demande d’un tel révèle cette mentalité méritocratique, typique de la culture et de la religiosité de l’Ancien Testament, que Jésus est venu modifier. La vie éternelle ne s’obtient pas en faisant les choses, mais en l’accueillant librement. De plus, Jésus est venu tracer un chemin qui transforme l'histoire quotidienne et, cette transformation, place des signes d'éternité dans la vie présente. Celui qui suit le Seigneur est une personne les pieds sur terre, concentrée sur le présent, sur l'aujourd'hui de la vie, appelée à transformer l'histoire, à introduire dans la vie quotidienne cet amour et cette soif de justice reçus du Seigneur. Et en effet, que demande Jésus à l’homme qu’il rencontre sur la route :

Vous connaissez les commandements : « Ne tuez pas, ne commettez pas d'adultère, ne voulez pas, ne portez pas de faux témoignage, ne fraudez pas, honorez votre père et votre mère ».

Il est curieux que parmi les commandements de Moïse, Jésus cite ceux qui concernent les relations humaines, comme pour dire que l'amour pour Dieu se voit à travers l'amour pour les personnes que nous rencontrons dans la vie, la qualité des relations que nous vivons. C'est cela la vie éternelle, elle se manifeste dans nos relations, dans l'attention que nous portons aux personnes que nous rencontrons, en particulier aux plus nécessiteux.

« Il ne te manque qu'une chose : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens ! Suis-moi!".

C'est un verset qui exprime le radicalisme évangélique, la vérité de notre choix de suivre le Seigneur, qui est en accord avec ce que Jésus déclare dans le Sermon sur la montagne : cherchez d'abord le Royaume des cieux et sa justice et ces choses vous seront données. vous en avez ajouté (Mt 6, 33). Il y a une priorité dans le chemin de foi, qui oriente aussi la vie matérielle dans l'horizon de la foi, qui se manifeste précisément dans notre liberté envers les choses.

Mais à ces mots son visage s'assombrit et il s'en alla attristé ; en fait, il possédait de nombreux biens.

Dans son commentaire de ce passage de Marc, Origène, le grand catéchiste du IIIe siècle après J.C. dit que cet homme qui prétendait obéir à tous les commandements et ensuite devenir triste à la demande de Jésus de partager ses biens, était un grand menteur, car la vérité de notre vie en Dieu se manifeste précisément dans la liberté et le désintéressement de ce que Dieu nous a donné.

Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! ». Les disciples furent déconcertés par ses paroles ; mais Jésus continua et leur dit : « Enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

L’attachement aux richesses devient un obstacle sur le chemin de la foi car, avec le temps, elles remplacent Dieu comme point de référence pour le salut et la sécurité personnelle. Il est donc difficile pour un riche d'entrer dans le Royaume des Cieux car son cœur s'attache jour après jour à l'argent, qui devient progressivement le centre de son intérêt, oubliant Dieu et sa proposition.

Le chant d'aujourd'hui a une grande valeur pour notre cheminement de foi personnel et communautaire. Il nous avertit que tout doit être lié à notre relation avec le Seigneur, afin que toute notre vie soit façonnée par son amour et sa justice. Lorsque cela se produit, ces signes d’éternité qui révèlent la présence de Dieu dans le monde deviennent visibles dans l’histoire.

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

DIMANCHE DE LA SAINTE FAMILLE DE JÉSUS, MARIE ET JOSEPH

  (Lc 2, 41-52)   Paolo Cugini   La fête de la Sainte Famille nous rappelle que la dynamique de la foi, la connaissance de ses mystères et l...